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A la base, un couple : Nathalie et Louis Marie Vautier. Nathalie travaillait dans le textile,  elle avait vu les conditions déplorables de travail et en était choquée, Louis Marie désirait d’entreprendre. Ensemble ils ont eu envie de proposer une mode différente…

4h de route pour rentrer à Paris, c’est durant ces quelques heures que le projet voit le jour, c’était en 2004.

Aujourd’hui  Ekyog est la marque de mode éthique la plus développée, avec 45 boutiques réparties dans toute la France et un CA de plus de 10 millions d'Euros.

Entretien avec Sabrina Cherubini, Responsable Marketing et Communication

 

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Quel est l’univers d’Ekyog ?

“Harmonie, équilibre, pièce yoga à la base, nous nous dirigeons de plus en plus vers une mode pointue en termes de style, de qualité mais aussi de matières que nous voulons toujours plus innovantes.

Nous respectons l’Homme du champ à la boutique, tout est lié, c’est l’esprit de la mode durable.

Proposer une mode différente représente un grand défi, toute la problématique réside dans le fait de concilier la mode en respectant l’environnement et l’Humain.”


Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

“Le plus dur quand on travaille sur le circuit du commerce équitable et du bio c’est de monter une filière. Pour cela il faut se rendre sur place et visiter différentes coopératives, les déconvenues sont monnaie courante. Avant de monter une filière il faut bien discuter, mettre les choses à plat, expliquer précisément ce que nous souhaitons afin d’établir une véritable relation win-win.

Quand on voyage, on découvre différentes cultures, des manières de faire qui nous sont étrangères, pour toutes ces raisons il n’est pas aisé de monter une filière. C’est pourquoi Ekyog se rend plusieurs fois par an sur place afin de vérifier que tout se déroule bien.

C’est véritablement la mise en place de la filière qui prend le plus de temps, et ce pour chaque matériau que nous utilisons. Et puis il faut aussi trouver les partenaires qui acceptent de signer et respecter nos conditions éthiques.  Il est important de souligner que nos partenaires sont audités sur les conditions d’application de la charte éthique.

 

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Il s’agit bien d’un travail de longue haleine qui se met en place pendant plusieurs années. Les filières se construisent petit à petit.

Cela représentait très grand  défi  car à cette époque il ne se passait pas grand chose dans l’éthique.

Aujourd’hui toutes les filières sont labellisées et écologiques et éthiques.

Notre action a commencé en Inde avec notre partenaire Rajat qui fabrique notre coton bio que nous achetons à Chetna Organic : une coopérative indienne de coton biologique, située dans la seule région au monde qui interdit l’utilisation des OGM. Cette coopérative aide les paysans à développer la culture du coton biologique, ces derniers sont formés à d’autres sources d’engrais que les pesticides. Tous viennent voir Chetna pour des raisons de santé.

Nous avons choisi de travailler avec ce pays en premier lieu car la culture du coton classique a fait des ravages tant au niveau environnemental que sociétal. En effet, la culture du coton nécessite l’utilisation intensive des pesticides qui sont très nocifs pour l’être humain et la Nature.  

En raison de ces produits chimiques, beaucoup d’hommes sont désormais infertiles, les nappes phréatiques ont été polluées, les enfants sont obligés d’aller chercher de l’eau de plus en plus loin et ne peuvent donc pas être scolarisés.

Il faut savoir que pour cultiver du coton bio il faut nettoyer les sols afin qu’il ne reste plus de traces de pesticides.”

 

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Stratégie de développement, pourquoi avoir fait le pari de se développer en propre ?

“Volonté d’une maîtrise totale du processus afin d’être sûrs que tout est réalisé éthiquement et écologiquement, nous voulons proposer du beau en faisant du bien. Il nous apparaissait alors évident que nous devions ouvrir nos propres boutiques afin d’être en adéquation totale avec nos valeurs.

Toutes nos boutiques sont éco-conçues (isolation : pas de déperdition d’énergie, mobilier en bois, ampoule basse consommation, cintres en carton…) et l’éthique s’applique jusqu’en dans le management de nos équipes.

Toute la filière suit notre processus écologique afin d’obtenir un produit fini qui soit le moins polluant possible.”

 

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Quelles matières utilisez-vous, quelles sont les certifications ?

“Nos certifications GOTS (Global Organic Textile Standard) attestent que nous n’utilisons ni pesticides ou engrais et que nous sommes dans une démarche tournée vers l’écologie et le développement durable. Les teintures bénéficient également de cette certification qui attestent que  les métaux lourds sont très peu utilisés -voir pas du tout- et nous employons aussi des teintures naturelles.

Notre gamme de tissus tend à s’élargir, à ce jour nous travaillons le coton bio, le Tencel[1], l’alpaga, la laine, la soie, le bambou, le PET[2] , le cashmere, le denim…  toujours en privilégiant des partenaires correspondant à nos engagements éthiques et environnementaux.

Nous collaborons avec l’Inde, Madagascar, l’Afrique du Sud, la  Turquie, le Népal… dans tous ces pays nous faisons en sorte que les choses se déroulent bien.

Ekyog est sans cesse en train d’innover au niveau de ses matières afin de proposer une mode toujours plus pointue.”

 

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Parlez nous de l’association « Terre d’Ekyog »?

Scolarisation d’enfants défavorisés, gestion de puits de composte, puits d’eau potables…

“L’idée était d’aller jusqu'au bout de la démarche éthique, nous voulions savoir où et comment était distribué l’argent que nous donnions pour les projets sociaux. Car bien souvent dans les grandes structures on ne comprend pas bien comment sont allouées les ressources, d’où la création de Terre d’Ekyog.

Cette association à laquelle nous reversons 10% de nos bénéfices, crée en 2007 mène à bien différents types de projets sociaux. L’association a déjà  financé la construction de plusieurs puits d’eau potable. Le prix d’un puits oscille entre 4000 et 5000€ et change la vie de 1000 personnes, comme cela a été le cas en Inde et à Madagascar.

Cette structure participe aussi à la scolarisation d’enfants défavorisés, souvent ceux des cotonculteurs, en leur payant les frais de scolarité et de santé ainsi qu’en finançant le collège pour ceux qui ont envie d’y aller.”

 

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En somme vous faites partie de la mode éthique…

“Au travers de nos différentes initiatives, nous nous efforçons de mettre en place un cercle vertueux, permettant aux personnes avec lesquelles nous coopérons d’avoir une vie meilleure, de part des cultures ‘saines’, une rémunération juste, une éducation.

Nous sommes audités par GOTS dans le processus des certifications et nous procédons aussi à des audits internes afin de vérifier le bon déroulement des choses.

Notre action environnementale et éthique,  se traduit donc par la reconnaissance de ces grands labels qui certifient que notre coton, par exemple, est 100% biologique.

L’intégration verticale qui a été mise en place au travers des différents acteurs, tant au niveau de la production de la matière première, la transformation, les finitions, le transport…démontre bien cette volonté première de donner du sens à tout ce que nous entreprenons.

Notre implication-humaine et environnementale- compilée à des collections de plus en plus mode contribuent à ce que nos clients reviennent.

Pour toutes ces raisons, oui Ekyog fait bien partie de ce courant dit de ‘la mode éthique’.”

 

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Le mot de la fin…

“Optimisme”

http://www.ekyog.com/


 

 

[1] Pulpe de bois d’Eucalyptus, n’a besoin que d’eau de pluie et pousse sur les falaises

 

[2] Polyethylene terephthalate : obtenu essentiellement à partir de bouteilles de plastiques recyclées

Tag(s) : #Interviews Mode Ethique
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