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Catherine Soundirarassou et Jean-Louis Rossi de Miomu  avaient envie de changer de vie, de sortir de la frénésie parisienne. Ce duo de choc aux horizons ‘lointains’, origines indo-vietnamienne pour l’une et Corse pour l’autre, ont naturellement choisi la Corse comme théâtre de leur création.

 

Du classique au ‘trendy’ en passant par le sportwear Machja est une marque éclectique qui répond aux attentes des hommes et des femmes tout en travaillant sur les principes du commerce solidaire…

 

Explication avec Catherine Soundirarassou, co-fondatrice de Machja


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La genèse de la marque

« Cadres parisiens, nous gagnions très  bien notre vie, mais à l’aube de a trentaine s’est manifestée l’envie de changer d’orientation, je me suis remise en question : que fais-je pour les autres ? 

De son côté Jean-Louis, mon compagnon, avait envie de revenir à ses racines et nous sommes donc partis nous installer sur l’ile de beauté afin de participer -à notre niveau- au développement de l’économie insulaire.

Et nous avons choisi un mot emblématique pour nommer notre marque. En effet, Macha signifie maquis en langue corse, ici ce mot représente quelque chose de fort, c’est un mot que l’on voit  partout. Maquis cristallise aussi l’idée du vert.

Une fois la décision prise, nous avons commencé ce nouveau projet, c’était il y a maintenant six ans.»

 

L’univers de la marque

« Je dirai que nos collections sont  élégantes et intemporelles. Nous accordons une importance toute particulière  dans l’élaboration de détails raffinés, le tout proposé à des prix raisonnables, compter  75€ pour une robe en coton bio. »


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Le chemin de l’éthique ?

« Ethique ?  Je cherchais plutôt un projet solidaire que bio, cela a attrait à mon histoire personnelle.  Ma mère est vietnamienne, elle est arrivée en France sans rien… grâce à son métier de couturière, elle a monté son entreprise de retouche ce qui lui a permis de revenir dans son pays et de renouer avec  ses frères et sœurs (10).

 

Ces derniers vivant dans des conditions précaires, ma mère  leur a donné de l’argent afin qu’ils puissent créer une entreprise familiale.

C’était avant le commerce équitable, je peux dire que ma mère a été précurseur/précursseuse de cette tendance. J’ai donc baigné là dedans dès ma plus tendre enfance.

 

Machja propose des lignes « bio au style chic et décontracté », utilise de belles matières et  travaille selon les principes du commerce équitable et solidaire.

 

 

Nos collections sont réalisées à partir de matières naturelles ou bio (coton bio certifié SKAL)[i], soie, fibre de lait, lin…

Nous allons d’ailleurs collaborer avec un tisseur français qui travaille les matières bios : coton recyclé, PET (plastique recyclé). Je trouve le PET très intéressant, l’idée de : raccourcir les cycles de production me plait beaucoup.


Machja réalise sa production au Vietnam, dans l’atelier familial, qui compte une dizaine de personnes. Nous prêtons attention aux conditions de travail, assurons une rémunération juste, le déjeuner est offert…


En septembre 2011, nous lançons  une entreprise d’insertion professionnelle en Corse qui sera composée de personnes cherchant à se réinsérer de manière durable  dans le monde professionnel (mères au foyer, chômeurs de longue durée…).

 

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Cette société nous permettra de fabriquer certaines pièces de nos collections en Corse-où il ya un fort taux de chômage- ainsi nous participerons à notre manière à l’économie locale.

Quand à nos tissus bios, ils sont achetés auprès de notre fournisseur indien, je trouve la soie et le lin sur les marchés locaux au Vietnam, et les autres  étoffes sont achetés en France.


Pour notre nouvelle collection nous sommes allés plus loin en introduisant une teinture indigo végétale et croyez-moi cela sent très fort. C’est véritablement de l’artisanat.


De cette manière nous pourrons pérenniser les emplois et augmenter la production au fur et à mesure. J’encourage d’ailleurs les grandes structures qui ont les moyens à s’engager dans des associations… pour les tout petits comme nous, qui avons lancé la tendance c’est plus dur ! »

machaj


Et dans l’avenir

« Nous croyons fortement au développement de notre entreprise de réinsertion et espérons que tout se déroulera bien. C’est un pas dans l’économie solidaire, il s’agit là de relocalisation.  De plus, nous allons faire de notre positionnement internet une priorité et arrêter la vente en boutique. »

 


Le mot de la fin

« Le bio, la mode éthique on en parle beaucoup, les analystes prévoient une forte croissance pour ce secteur, mais concrètement la mode éthique n’a pas assez de visibilité !

On trouve très peu de vêtements de mode éthique. Il y a beaucoup de bruit mais les choses ne bougent pas vite !

Et personne ne veut investir pour le moment ! Les grandes marques au lieu d’aider les petites, préfèrent être donneurs d’ordre et créer une nouvelle marque bio, mais il n’y a de démarche authentique derrière. »

 

MachjaLogo_HD.jpg

http://www.machja.fr/



[i] SKAL : organisme néerlandais de certification biologique tous secteurs, cette organisme donne la certification EKO et garantie qu’il n’y a ni pesticides, engrais de nature chimique ou OGM dans les produits, SKAL International est la seule organisation à octroyer le certificat EKO en dehors de l’UE, source : http://www.ecolopop.info/documentation/certifications-et-labels

 

Tag(s) : #Interviews Mode Ethique
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